La production d’énergie décentralisée est une idée encouragée par le Gouvernement, notamment à travers la loi sur la transition énergétique : et si la chaleur était produite de manière décentralisée ? DHC News vous explique ce que cela implique !
Qu’est-ce que la production d’énergie décentralisée ?
La production décentralisée, c’est une nouvelle manière de concevoir la production d’énergie, et notamment de chaleur. On parle également de production distribuée – expression qui est alors la traduction simple de l’anglais “distributed generation”.
Une production décentralisée comporte deux caractéristiques principales :
– elle est réalisée à petite échelle ;
– à proximité du consommateur final.
En venir à une production décentralisée de l’énergie constituerait une petite révolution en France. En effet, nous sommes – encore – les champions de la centralisation, y compris en matière de production d’énergie. La production centralisée est réalisée grâce à de grandes installations aux capacités importantes et est organisée autour de réseaux de transport de grande taille. S’agissant de l’électricité, la production est assurée à 75 % par un parc nucléaire composé de 58 unités de production, lesquelles sont réparties sur… 19 sites seulement !
Les avantages d’une production d’énergie décentralisée
La production d’énergie décentralisée concerne pour l’instant surtout l’électricité, mais la chaleur pourrait très vite suivre. Ce mode de production présente plusieurs avantages :
– Il permet de renforcer l’autonomie énergétique d’emplacements isolés.
– Une production “personnelle” d’énergie incite les consommateurs à la modération et à se responsabiliser davantage.
– Il favorise un désengorgement du réseau. Celui-ci est moins sujet aux pannes et aux blocages – lesquels ont, du reste, des conséquences moins importantes lorsqu’ils se produisent et pénalisent de fait moins d’utilisateurs.
– Cela réduit la dépendance énergétique du pays, tout en entraînant la création de nouveaux emplois sur la durée. Il ne suffit en effet pas de construire ces centrales de production, il faut également les faire tourner !
La production décentralisée peut également servir à la production de chaleur, par le biais de centrales à cogénération, qui permettraient d’atteindre un meilleur rendement dans la consommation primaire d’énergie. Les réseaux de chaleur pourraient en profiter pour se développer encore plus en France et – pourquoi pas ? – atteindre le niveau de pénétration des pays scandinaves, dans lesquels on trouve des villes alimentées à plus de 90 % par un chauffage urbain.
Un inconvénient malgré tout ? La production décentralisée représente un investissement : construire des centrales, même de petites tailles et de capacités réduites, reste cher. Un désavantage qui pourrait ne plus en être un très bientôt, le contexte législatif n’ayant jamais paru aussi favorable.
Un contexte législatif très favorable
La loi sur la transition énergétique l’a confirmé : les centrales de production d’énergie doivent être au plus près des lieux de consommation, afin d’éviter au maximum gaspillage et déperdition. C’est d’autant plus vrai dans le cas de l’électricité, que l’on peut encore difficilement stocker. Le développement d’une production décentralisée en France représente donc une véritable opportunité de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre.
C’est notamment pour cette raison que le Fonds chaleur a été mis en place, puis doublé pour 2017. Il doit permettre de substituer une partie de l’électricité consommée pour la production de chaleur par des sources renouvelables thermiques – notamment dans le but d’alléger le réseau. C’est pourquoi il a été ouvert à de nouveaux projets, dont la biomasse et la chaleur fatale, deux sources intéressantes aujourd’hui pour les réseaux de chaleur de proximité !