Comment densifier les réseaux de chaleur selon l’AMORCE ?

Comment densifier les réseaux de chaleur selon l’AMORCE ?

Pour densifier efficacement les réseaux de chaleur, il faut anticiper la nouveauté en se concentrant sur le raccordement de nouveaux clients issus du parc de logements neufs… et travailler la communication. C’est ce qui ressort d’une étude publiée fin avril par l’AMORCE (association nationale des collectivités, des associations et des entreprises pour la gestion des déchets, de l’énergie et des réseaux de chaleur). Décryptage.

Un enjeu capital pour l’avenir

Conformément à la feuille de route définie par le Grenelle de l’environnement, les réseaux de chaleur devront représenter 25 % du développement de la chaleur renouvelable en France avant 2020. Par ailleurs, le projet de loi de transition énergétique, actuellement discuté au Parlement avant une adoption prochaine, prévoit de fixer comme objectif une multiplication par cinq de l’énergie renouvelable et de récupération distribuée par les réseaux de chaleur avant 2030. C’est dire à quel point la densification des réseaux de chaleur – définie par l’AMORCE comme le raccordement au fil du temps de bâtiments neufs ou existants situés dans le périmètre immédiat – représente un enjeu important pour toute collectivité ou gestionnaire impliqué.

Les logements neufs au centre de toutes les attentions

Où trouver ces nouveaux clients, qui pourront justifier et impulser cette densification ? Selon l’AMORCE, dans le parc de logements neufs ! Pour cela, trois leviers principaux :

  • En amont du dépôt de la demande du permis de construire, tout maître d’ouvrage doit réaliser ou faire réaliser une étude de faisabilité économique et technique de l’ensemble des solutions d’approvisionnement en énergie du futur bâtiment, y compris en ce qui concerne la chaleur. Les collectivités en charge de l’instruction du permis de construire doivent donc impérativement vérifier que la possibilité de se raccorder au réseau de chaleur a été envisagée, parmi quatre alternatives (pour les bâtiments de 50 à 1 000 m2) ou neuf (pour les immeubles de plus de 1 000 m2).
  • Autre méthode : l’augmentation du plafond de consommation d’énergie primaire applicable aux bâtiments neufs en fonction du contenu en émission de CO2 du réseau – une donnée qui peut être estimée avant l’achèvement de travaux de construction ou de réduction de l’impact carbone – auquel il est raccordé. Attention, cette possibilité n’est offerte qu’aux réseaux ayant répondu à une enquête annuelle de branche.
  • Enfin, l’AMORCE note que les bâtiments neufs – et ceux qui font l’objet d’une rénovation – peuvent ne pas avoir le choix de se raccorder à un réseau de chaleur existant. Pour cela, il faut que ce dernier soit en mesure de prouver qu’il distribue plus de 50 % d’énergie renouvelable ou de récupération, qu’il est rentable et dispose d’un comptage systématique à chaque point de livraison.

Pour densifier les réseaux de chaleur, il convient donc de tout faire pour anticiper la nouveauté en matière de logement

La condition : la communication

… Ce qui passe immanquablement par une bonne communication, selon l’Amorce. Comment ? Notamment par la mise à disposition des élus d’une cartographie détaillée identifiant le potentiel de raccordement au réseau de chaleur et les zones à fort potentiel de développement – soit les zones à forte densité énergétique situées à proximité d’un réseau de chaleur.

Mais pas seulement. La communication passe également par le renouvellement des démarches commerciales. Lesquelles mettront en avant l’attractivité du réseau à partir de ses avantages en termes de tarif (moins élevé que les autres solutions), d’atouts pour l’usager final (plus pratique, absence d’entretien individuel…) ou d’image (énergie renouvelable, éco-production…). Et n’oublieront pas d’être personnalisées en fonction des attentes des différents clients : copropriétés, bailleurs sociaux, sites industriels, bâtiments publics, grands ensembles…

Un mot, enfin, sur l’utilisation des réseaux sociaux. Ils peuvent constituer un excellent levier pour promouvoir, développer et densifier les réseaux de chaleur, en participant à la bonne information (et à la démocratisation de celle-ci) des utilisateurs et des décideurs. D’autant que des influenceurs dans le secteur existent, notamment sur Twitter ! Ils pourront parfaitement relayer les informations les plus importantes.

Incontestablement, selon l’Amorce, les réseaux de chaleur se densifieront en s’appuyant sur une réglementation à la fois contraignante (objectifs élevés à l’horizon 2020, puis 2030) et avantageuse (augmentation du plafond de consommation d’énergie primaire, obligation de raccordement dans certains cas…). C’est d’ailleurs le postulat qu’exprimait Nicolas Garnier dans l’interview qu’il nous a accordée. Une anticipation de la nouveauté que rendra possible des actions de communication adaptées en direction des décideurs !

Source de l’image à la Une : carmen.developpement-durable.gouv.fr

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