Les réseaux de chaleur utilisant le bois comme principal combustible continuent de se multiplier en France. De Rennes (35) à Nevers (58), le bois séduit les villes cherchant à construire un réseau de chaleur durable et propre. C’est même la première source d’énergie renouvelable du pays. Qu’est-ce qui fait le succès du “bois énergie” ? Quels sont ses avantages pour les collectivités ? Quelle est sa place dans le marché des réseaux de chaleur aujourd’hui ? DHC News fait le point pour vous.
Chaufferie à bois : comment ça marche ?
Comme tout autre réseau de chaleur, un réseau de chaleur à bois est constitué d’une chaufferie principale et d’une unité d’appoint pour les périodes hivernales. Dans le cas d’une cogénération, la chaufferie à bois produit à la fois de la chaleur et de l’électricité. Pour alimenter une telle chaufferie, copeaux, palettes, étalages, bois de construction, sont livrés plusieurs fois par semaine. Aujourd’hui, sur les 450 réseaux de chaleur qui maillent le territoire français, 124 utilisent le bois comme combustible. Pas moins d’1 million d’habitants bénéficient de ce type de chauffage à travers l’Hexagone. Si les chaufferies à bois connaissent un essor considérable aujourd’hui, c’est qu’elles ne manquent pas d’atouts, avec principalement un double intérêt pour les communes : elles sont à la fois économiques et respectueuses de l’environnement.
Une économie en lien avec le territoire
De plus en plus de villes (Rennes en Île-et-Vilaine, Novel en Haute-Savoie, Chalon-sur-Saône en Saône-et-Loire…) optent pour la création d’une chaufferie à bois sur leur territoire ou bien pour une transformation des infrastructures existantes en ce sens. Cet engouement répond à une logique territoriale. Les ressources en bois provenant de forêts ou chantiers situés à moins d’une centaine de kilomètres des chaufferies, les coûts de transport sont réduits par rapport à ceux du gaz ou du fioul. De plus, ce combustible a un prix stable. La mise en place de tels réseaux de chaleur favorise également la création d’emplois.
La collaboration des communes de Voreppe et Coublevie en Isère est un bon exemple de cette gestion des ressources. Le modèle du “bois énergie” permet non seulement de faire des économies mais aussi de développer des synergies localement en utilisant la richesse du territoire.
Un environnement mieux préservé
Si l’avantage économique joue un rôle non négligeable dans le choix d’une chaufferie à bois, l’aspect environnemental tient également une place prépondérante. L’usage du bois dans les réseaux de chaleur limite considérablement les émissions de gaz à effet de serre – par rapport au gaz naturel notamment. Le principal bénéfice environnemental de ce combustible tient à son bilan carbone neutre : pour un arbre coupé, un arbre est replanté. De plus, la quantité de CO2 rejetée dans l’atmosphère lors de la combustion d’un arbre correspond à celle absorbée durant son cycle de vie.
Par exemple, la commune de Saint-Brieuc s’est équipée d’une chaufferie bois qui génère 60 fois moins de particules fines qu’une cheminée ouverte, pour une même quantité de chaleur produite. La nouvelle chaufferie de Novel, alimentée en bois à 85 % (et à 15 % en gaz naturel), doit réduire de 85 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’ancienne installation (entièrement au gaz naturel).
Le projet de loi de sur la transition énergétique et le Fonds chaleur de l’ADEME ont largement contribué à promouvoir les réseaux de chaleur ces dernières années et particulièrement les réseaux de chaleur à bois.
Source de l’image à la Une : Flickr (Rodney Topor)