Chaudes-Aigues : premier réseau de chaleur de France

Chaudes-Aigues : premier réseau de chaleur de France

XIVe siècle. France. Philippe VI de Valois règne sur l’Hexagone. Alors que l’expression “énergies renouvelables” n’avait pas encore cours, le village de Chaudes-Aigues voyait naître le premier réseau de chaleur urbain. Constitué de canalisations en bois et basé sur la géothermie, cette installation est à l’origine des diverses technologies liées au chauffage urbain et aux réseaux de chaleur de notre ère. Petite parenthèse historique.

Si le premier réseau de chaleur a vu le jour en France, à Chaudes-Aigues (15), c’est avant tout grâce à sa source d’eau chaude. Situé dans la Massif central, au cœur du parc des volcans d’Auvergne, ce petit village du Cantal abrite la source du Par, la plus chaude source d’Europe avec une température variant entre 80 et 82 °C. Autre avantage : le débit moyen de la source est de 17 m3.h-1. Ces caractéristiques, propices à l’élaboration d’un réseau de chauffage urbain, sont liées à la nature géologique de la région. La remontée de l’asthénosphère sous l’Auvergne entraîne un important flux géothermique ainsi qu’un gradient géothermique élevé.

La source de Par, ainsi qu’une trentaine d’autres petites sources d’eau chaude, sont situées en amont du village. Ainsi, grâce au seul phénomène de gravité, la pression était suffisante pour alimenter en eau chaude l’ensemble du réseau, constitué de tuyaux en bois – nul besoin de pompe à chaleur donc. La régulation de la chaleur se faisait grâce à de simples robinets.

Si la chaleur du sol était déjà exploitée à l’époque romaine, l’utilisation d’une source d’eau chaude pour alimenter des habitations en chaleur est par contre une première. Chaudes-Aigues est aujourd’hui encore chauffée grâce à la géothermie. Le village abrite également un centre de thermalisme.

Il faudra attendre 1818 pour voir le principe de la géothermie réutilisé, dans la région de Volterra (Italie). La technique, dite du “logoni couvert”, visait à capter les vapeurs de la boue volcanique pour alimenter des pompes à eaux boriques. Le premier réseau de chauffage urbain géothermique moderne ne sera pas élaboré avant 1930 à Reyjavik. Le développement de la géothermie sera ensuite poussé par les deux chocs pétroliers des années 70. La production mondiale est en effet passée de 400 W en 1960 à 9 800 MW en 2007. Aujourd’hui encore la géothermie est une source d’énergie renouvelable prisée, comme à Genève ou Maisons-Alfort.

Source de l’image à la Une : Flickr (akial)

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