À Soultz-sous-Forêts (67) comme à Maisons-Alfort (94), la géothermie a su s’imposer comme une source de production de chaleur fiable, économique et durable. Cette technique, consistant à récupérer la chaleur d’un sous-sol, est pourtant encore assez méconnue du grand public. Utilisée pour produire – selon les forages – de la chaleur mais aussi de l’électricité, la géothermie est un allié de taille pour les territoires. Focus sur cette technique si particulière.
La géothermie, qu’est-ce que c’est ?
La géothermie revoie à trois façons d’utiliser la chaleur contenue dans un sous-sol pour produire de la chaleur ou de l’électricité.
- La géothermie à haute énergie (plus de 150°C) utilise des gisements géologiques actifs, situés dans des zones volcaniques. Ainsi, la vapeur fait tourner une turbine pour produire de l’électricité.
- La géothermie à basse et moyenne énergies (entre 30 et 150°C) puise de l’eau jusqu’à 3 km de profondeur grâce à une pompe à chaleur et un échangeur. C’est la technique la plus exploitable pour les réseaux de chaleur.
- La géothermie à très basse énergie (moins de 30°C) récupère de l’eau à quelques dizaines de mètres de profondeur (bassins sédimentaires) grâce à des pompes à chaleur. Elle est réservée aux petites installations mais reste la plus exploitée pour les réseaux de chaleur.
Une énergie rentable et propre
La géothermie est une énergie renouvelable avec un faible impact sur l’environnement. Elle alimente les réseaux grâce à des puits par lesquels l’eau chaude est remontée. La chaleur est ensuite transportée par des canalisations souterraines. Cette technique n’engendre aucune combustion ni aucunes émissions de gaz à effet de serre. Elle ne provoque pas de nuisances sonores susceptibles de perturber les riverains. Si les précautions sont prises pour que la captation en chaleur reste inférieure au rendement du puits, la géothermie est une énergie complètement renouvelable.
La géothermie profonde demande un fort investissement de départ, de par la complexité de son installation. Cependant, une fois les puits en service, son prix reste fixe, puisqu’il n’y a pas d’achat de combustible. C’est donc une énergie économique et stable, qui permet de desservir plusieurs quartiers en même temps. En moyenne, les installations géothermiques couvrent 60 % des besoins en chaleur des usagers.
Des inconvénients géographiques et techniques
En France, la géothermie n’est pas aussi développée pour les réseaux de chaleur que d’autres sources d’énergie parce qu’elle comporte certaines limites. Tout d’abord, le sol doit être exploitable : une roche trop froide est difficile à percer ; une terre trop faible en calorie perdra sa capacité à faire pousser de la végétation quand certaines pratiques peuvent provoquer des affaissements de terrain.
D’autre part, la géothermie profonde impose d’utiliser une technique de fracturation de la roche grâce à de l’eau sous-pression, ce qui peut provoquer des micro-séïsmes. Cette fracturation hydraulique recourt à de l’eau, du sable et des produits chimiques.
Panorama français
La géothermie représente à ce jour 30 des 450 réseaux de chaleur français. Elle est la source de chaleur la plus rentable en terme de coût et de bénéfice en région parisienne et en Aquitaine. Cette technique de production de chaleur concerne près de 200 000 logements à travers l’Hexagone, soit l’équivalent de 500 000 habitants. La France possède l’un des plus grands réseaux de chaleur à chauffage géothermique, situé à Chevilly-Larue (94). Créé en 1985, il dessert aujourd’hui près de 45 000 habitants.
Des projets comme celui du Val d’Europe à Villeneuve-le-Comte (77) ou les nouveaux quartiers de la rive droite de Bordeaux (33) montrent que la géothermie est une formidable opportunité. Exploitée dans de bonnes conditions, elle constitue un modèle d’énergie renouvelable efficace et rentable.
Source de l’image à la Une : Flickr (Ilja Klutman)