Depuis une dizaine d’années, les réseaux de chaleur en Europe se sont vraiment développés. En effet, la chaleur représente environ la moitié de la consommation énergétique de l’Union européenne.
Dans cette optique, Energy Lab a rapporté que la France dispose de 15 ans pour se lancer davantage dans l’investissement dans les réseaux de chaleur. Plus concrètement, elle devrait investir quelque 10 milliards d’euros dans les infrastructures à l’horizon 2030.
A noter que le rythme de développement est différent d’un pays à l’autre. Mais si on analyse la dynamique générale, les réseaux de chaleur en Europe ne cessent de se développer, notamment dans les pays scandinaves.
La France suit la tendance
Bien que sa part de la consommation de chaleur soit encore à 4%, force est de constater que la France est sur la bonne voie. Si le taux reste encore en dessous de la moyenne européenne qui est de 9%, c’est pour plusieurs raisons.
Parmi les principaux obstacles à l’extension des réseaux de chaleurs, il y a le fait que cela nécessite des investissements importants. De plus, le chauffage électrique occupe jusqu’alors une place importante et les investisseurs éprouvent des difficultés à développer des méthodologies de développement généralisées, tout en s’adaptant au contexte local.
Des mesures ont été déjà prises
Pour booster le marché français, dans le cadre de la dynamique européenne, le gouvernement français a donc misé sur les énergies renouvelables.
Des programmes visant à utiliser les Energies Renouvelables et de Récupération (EnR&R) sont mis en place afin de renforcer le développement des réseaux de chaleur. Cela inclut entre autres le secteur de la géothermie, l’incinération des déchets et la récupération de chaleur fatale (chaleur résiduelle issue d’un procédé industriel). Cela a permis à la France de doubler la part de sa chaleur renouvelable dans la chaleur livrée en 10 ans.
Un objectif ambitieux pour 2030
La Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) vise encore plus haut. Elle fixe un objectif ambitieux à l’horizon 2030.
L’utilisation des Energies Renouvelables et de Récupération en France devrait en effet être multipliée par 5, en se basant sur les chiffres de 2012. Cela impliquerait le développement de l’ensemble des filières ainsi qu’une augmentation conséquente de la part des EnR&R, jusqu’à 70 % de la chaleur totale livrée d’ici 2030.
Selon Sia Partners, cet objectif nécessiterait la mobilisation d’environ 10 milliards d’euros dans les infrastructures, incluant entre autres la chaufferie et les canalisations. Pour y parvenir, il faut le soutien de l’Etat, des acteurs publics et privés et des collectivités. Il s’avère également important de se focaliser sur les solutions innovantes, associées à des systèmes intelligents et optimisés.