Fin 2015, la Suède livrait, par l’intermédiaire de son Agence de l’Énergie, les chiffres relatifs à l’origine des productions de chauffage et d’eau chaude sanitaire. Et, comme d’habitude, la Scandinavie a une longueur d’avance sur le reste du monde : en 2014, 8 appartements sur 10 étaient chauffés grâce à un réseau de chaleur. Ainsi, les réseaux de chaleur comptent pour 80% de la consommation de chauffage et d’ECS pour les bâtiments, et 90% pour les appartements. L’usage des pompes à chaleur est également en plein essor, de 11 000 unités installées en 2008 à 18 000 en 2014 pour les bâtiments, et 27 000 pompes à chaleurs installées dans des complexes d’appartements en 2014, un chiffre qui n’a pas augmenté depuis 6 ans. Le fioul, quant à lui, ne représente que 2% de l’énergie utilisée pour le chauffage et l’ECS.
Il faut toutefois préciser que ces statistiques proviennent de sondages et non de données exhaustives : ce sont 7 000 complexes d’appartements qui ont été sondés, et 10 000 propriétés, excluant l’industrie et l’IAA. Quoi qu’il en soit, même s’ils sont à nuancer, ces chiffres sont impressionnants, et le reste de l’Europe accuse un retard important. En France, par exemple, les réseaux de chaleur ne représentent que 5 à 6% de la production énergétique pour le tertiaire et le résidentiel.
Il y a encore donc du chemin à parcourir, mais les réseaux de chaleur sont chez nous en plein développement. La France en compte aujourd’hui près de 450, et les initiatives gouvernementales, comme par exemple le fonds chaleur ou les nombreux appels à projets lancés ces derniers temps, se multiplient. On entrevoit avec les chiffres suédois le potentiel que peuvent avoir les réseaux de chaleur s’ils se développent encore !