Le Grand Dijon est en pleine transition énergétique depuis 2010 et la construction de deux lignes de tramway. Cette infrastructure n’est toutefois que la première pierre de la mise en œuvre d’une politique territoriale qui vise à rendre la communauté urbaine de Dijon éco-responsable. Une révolution qui passe par la rénovation et la création de réseaux de chaleurs plus propres pour alimenter les bâtiments publics, les logements existants, mais aussi les éco-quartiers à venir.
Du tramway au projet de réseau de chaleur
En 2009, lors des travaux préparatoires en vue de l’installation du tramway, la ville de Dijon a réalisé une étude de faisabilité pour construire un nouveau réseau de chaleur. Le projet définitif : un réseau de chauffage urbain de 150 GWh, alimenté principalement par une Usine d’Incinération d’Ordures Ménagères (UIOM) et du bois-énergie.
Les 7 premiers kilomètres ont été installés pendant les travaux du tramway entre 2010 et 2011. En décembre 2011, Dijon Énergies (filiale de DALKIA) est désignée pour l’exploitation du réseau, dont la première partie est en service depuis octobre 2013. Ce réseau de chaleur alimente 25 bâtiments du centre-ville, notamment les groupes scolaires de York, Drapeau, Varennes et Beaumarchais, pour un équivalent de 44 GWh.
Une transition du Nord-Est au Sud-Ouest
Afin d’atteindre son objectif d’utiliser à 80 % des énergies renouvelables (60 % chaufferie biomasse, 20 % incinérateur), la ville de Dijon a inauguré la chaufferie des Péjoces (90 MW) en décembre 2014. Celle-ci alimente le Nord-Est de Dijon (CHU de Dijon, Université de Bourgogne…) et la commune de Quetigny. À l’Ouest, rénovation et remplacement des installations sont en cours. Une chaufferie biomasse de 22,5 MW verra le jour dans le quartier de Fontaine d’Ouche. Elle sera ensuite raccordée au réseau de Chenôve, dont la rénovation est prévue pour l’été 2015. La fusion des deux réseaux permettra d’alimenter 12 000 équivalent-logements en chauffage propre. À terme, le réseau de chaleur du Grand Dijon s’étendra sur 30 kilomètres.
Un tournant pour le territoire
À l’origine du projet de réseau de chaleur du Grand Dijon : une politique territoriale, environnementale et économique. Afin de réduire au maximum l’empreinte carbone des chaufferies déjà en service ou à venir, les exploitants (Dijon Énergies au Nord-Est et Sodien au Sud-Ouest) doivent respecter certaines règles. Par exemple, le bois alimentant les chaufferies doit être récupéré à moins de 100 km des sites de production ; les 50 000 tonnes de bois utilisées chaque année pour la chaufferie des Péjoces viennent en majorité de Bourgogne. Avec l’installation des 30 km de réseau au Nord-Est de la communauté urbaine de Dijon, ce sont 36 000 tonnes de CO2 qui sont évités chaque année et 20 emplois (directs et indirects) créés dans le cadre du projet. Enfin, cette infrastructure engendre des économies non-négligeables : la TVA réduite à 5,5 % sur la facture du consommateur final et un prix de l’énergie qui ne fluctue pas contrairement au gaz, fioul ou charbon.
Le Grand Dijon a obtenu en janvier 2015 le label “Cit’énergie” de l’ADEME pour ses efforts en matière de politique énergétique. Une preuve de plus que les grandes agglomérations françaises peuvent allier développement territorial et respect de l’environnement.
Source de l’image à la Une : Wikimédia Commons (François de Dijon)