La Métropole de Lille livrera la chaleur fatale de son incinération d’ici fin 2019

La chaleur fatale est celle produite par un processus dont l’objectif est autre que de produire cette chaleur. C’est par exemple le cas de la chaleur rejetée pendant les processus d’incinération des déchets, dont la région Hauts-de-France, en particulier la Métropole européenne de Lille (Mel) a fait bon exemple. En effet, la déchetterie d’Halluin dans la Mel livrera la chaleur fatale de son incinération d’ici fin 2019.

Fournir de la chaleur à plus de 60 000 logements

La déchetterie d’Halluin se trouve à 25 km au nord de Lille, dont la commune est propriétaire. Cette installation a nécessité un investissement d’environ 65 millions d’euros et pourra produire de la chaleur pour un équivalent de 60 000 logements.

Selon Alain Bézirard, vice-président de la Mel en charge de l’énergie, elle est inédite en France en termes de dimensions. De plus, elle ne coûtera pas un centime à la collectivité, car ce sont les habitants eux-mêmes, qui contribuent à la production de l’énergie, dans la mesure où ce sont leurs propres déchets qui sont brûlés.

La communauté urbaine de Dunkerque, dans la région Hauts-de-France, projette également de prolonger son réseau de chaleur relié aux fourneaux d’ArcelorMittal. Cette installation est co-exploitée par deux géants énergétiques, à savoir Engie et Dalkia. Elle permettra de chauffer environ 3 000 logements de Grande-Synthe, toujours dans la région Hauts-de-France. Ces deux nouveaux projets sont programmés en 2020.

L’ADEME, un partenaire incontournable

La récupération de la chaleur représente un véritable défi. En effet, la région Hauts-de-France doit faire face à l’éloignement des installations des habitations.

Parmi les autres enjeux à surmonter, on cite également la complexité de la mise en œuvre des installations et leur retour sur investissement relativement long (entre 3 et 20 ans), sans oublier les questions concernant la pérennité des sociétés.

Conscient d’une telle situation, l’État semble toutefois déterminé à promouvoir la chaleur fatale. En janvier, il a déjà augmenté d’environ 55 % le fonds « chaleur renouvelable » de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Selon la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), l’agence a également sollicité l’État à doubler le nombre d’habitations raccordées d’ici 2023, en quintuplant le volume de chaleur fatale réemployé à l’horizon 2028.

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