Un article paru sur le site de l’Independent (http://www.independent.co.uk/) fin Janvier notait que la consommation des datacenters était en hausse exponentielle et que, non contrôlée, elle pourrait basculer hors de notre contrôle.
Les datacenters sont des « fermes » de serveurs, qui servent à relayer toutes les informations que nous envoyons ou recevons par internet. Qu’il s’agisse d’images, de mails, de vidéos ou simplement d’articles, tout transite par des serveurs, qui doivent être alimentés en énergie.
Actuellement, la consommation énergétique de ces datacenters représente 3% de la consommation électrique mondiale, et par conséquent 2% des émissions totales de gaz à effet de serre. C’est-à-dire que ces serveurs sont aussi polluants que tout le trafic aérien réuni !
Pour donner une autre perspective, Tom Bawden rapporte que la consommation annuelle des datacenters (416,2 TWh) est supérieure à la consommation globale du Royaume-Uni (300 TWh).
Si encore cette consommation était stable, cela ne poserait qu’un problème « minime », mais elle est au contraire en plein essor ! Tom Bawden rapporte que Ian Bitterlin, professeur à l’université de Leeds, précise que la consommation énergétique des datacenters double tous les quatre ans, même si les innovations technologiques et matérielles font drastiquement baisser la consommation.
Dans 10 ans, les analystes estiment que les datacenters pourraient consommer trois fois plus qu’aujourd’hui. Une étude japonaise livre ainsi que les data centers japonais pourraient, d’ici 2030, consommer autant que le pays entier actuellement, si la tendance se poursuit.
Les solutions pour régler le problème ne sont pas très nombreuses : limiter l’usage d’internet, mais ce n’est pas vraiment envisageable, révolutionner le stockage avec des moyens plus performants : possible, mais pas à très court terme ; limiter la consommation énergétique des sites : pourquoi pas ? Mais comment ?
On commence à installer des datacenters dans les pays très froids, de façon à réduire l’énergie nécessaire au refroidissement du matériel, qui est le secteur qui dépense la majeure partie de l’énergie requise au fonctionnement.
Le passage aux énergies vertes et renouvelables est envisageable, mais même avec le passage au 100% vert, la pression sur le système énergétique mondial serait probablement intolérable.
Il nous reste donc les réseaux de chaleur ! Nous vous en parlions il y a quelque temps, la chaleur des datacenters peut être valorisée dans les réseaux de chaleur plutôt que d’être perdue. C’est une méthode très efficace qui pourrait contribuer à régler le problème, parce qu’au lieu de consommer de l’énergie pour refroidir les bâtiments, on réutiliserait cette chaleur pour chauffer des logements.
Les réseaux de chaleur prouvent encore une fois qu’ils ont à s’affirmer, et surtout à se montrer là où on ne les attend pas. Au vu des récentes études, les data centers vont jouer un rôle majeur dans la transition énergétique, et on voit bien comment les réseaux de chaleur ont encore leur carte à jouer !
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