Union européenne – Passer par les réseaux de chauffage urbain pour réduire les émissions de CO2

Les réglementations européennes concernant les énergies renouvelables ont pour objectif, d’ici 2030, de puiser les 32 % de l’énergie européenne à l’aide des sources photovoltaïques, éoliennes et biomasses.

L’autre engagement de l’Union européenne, à partir de 2021, consiste également à augmenter de 1,3 points de pourcentage la part de l’énergie renouvelable dans le refroidissement et le chauffage. Il s’agit d’une hausse qui peut être jugée légère, mais les États membres de l’Union européenne œuvrent actuellement, dans leur projet national respectif de chauffage et de refroidissement, de façon à ce que cet objectif soit atteint pour le présenter l’année prochaine.

En matière d’intégration de parts plus importantes de l’EnR et d’autres sources énergétiques peu polluantes dans un mix énergétique, ceux qui disposent de réseaux de chauffage urbain ont une longueur d’avance dans la course à la réduction des émissions de GES.

Si les réseaux de chauffage urbain sont monnaie courante dans les anciens États communiste de l’Europe centrale et de l’Est ainsi que les pays nordiques, ils se font rares dans la majorité des grandes villes occidentales.

Ce qui est le cas de Rotterdam qui, bien que disposant d’un réseau de chauffage urbain, utilise principalement un combustible fossile, le gaz naturel, pour alimenter quelques quartiers. Raison pour laquelle la ville se focalise sur les nouvelles manières pour diversifier les sources énergétiques afin de diminuer ses émissions de GES et étendre son réseau. Ayant découvert le potentiel énergétique de l’industrie, la ville compte exploiter la géothermie, étant donné l’important gaspillage de chaleur du secteur.

Quant à la capitale française, celle-ci a utilisé le charbon lors de la construction de son réseau il y a une centaine d’années. En 2016, le système parisien a réduit de moitié son approvisionnement charbonnier. Actuellement, le mix énergétique de la métropole est constitué de 41 % de chaleur issue du traitement thermique des déchets, 10 % de biomasse, 2 % de biocombustible et 1 % de géothermique.

Par ailleurs, 5 centrales électriques sont actuellement converties (du charbon au gaz naturel). Les émissions de CO2 et de SO2 baisseront respectivement de 25 % et de 98 % grâce à cette transition. Pour ceux qui sont pour le réseau urbain, davantage de changements de combustibles pourraient avoir lieu dans les prochaines années puisque les sources d’énergie sont désormais variées : biomasse, incinération des déchets, géothermique, récupération de la chaleur industrielle, photovoltaïque ou pompes à chaleur.

Les réseaux de chauffage urbain pourraient couvrir environ 50 % des besoins en chaleur de l’Union européenne. Chaque état membre devra établir en 2020 des stratégies nationales de refroidissement et de chauffage.

Cependant, la réduction de la consommation énergétique du secteur du bâtiment reste la priorité phare de Bruxelles. Grâce à l’augmentation des améliorations des performances énergétiques des systèmes de contrôle intelligents et des équipements de chauffage, et celle des taux de rénovations, la diminution de la demande calorifique pourrait atteindre 53-69 %, d’ici 2050.

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