Solvay Energy valorise la chaleur fatale

Le projet Solcia a permis la valorisation de l’hydrogène produit par l’industrie en chauffage urbain, en reliant la métropole de Grenoble au pôle industriel de Pont-de-Claix. Selon l’Ademe, près de 120 TWh de chaleur sont perdus chaque année.

La plus grande partie de cette chaleur (109,5 TWh), qui n’est pas utilisée, est issue de l’industrie. Les chaleurs rejetées par les UIOM (Unités d’incinération des ordures ménagères), les data centers ou encore les STEP (Stations d’épuration) de 8,4 TWh viennent s’ajouter à ce gisement. Pourtant, cette chaleur pourrait répondre aux besoins de collectivités ou d’autres entreprises si elle est valorisée dans les réseaux de chaleur.

Près de 3 000 m de canalisation ont été déployés en Isère afin que la plateforme chimique de Pont-de-Claix et Grenoble métropole soient reliés. Le but de cette installation est de créer des échanges entre le pôle industriel et le réseau de chauffage urbain. Ainsi, 64 GWh ont circulé dans ces tuyaux dans les deux sens, en été et en hiver lors de la première année de fonctionnement.

Après le réseau de chauffage de Paris, celui de la métropole grenobloise est le deuxième plus grand de France. Les combustibles fossiles représentent le quart de la production de chaleur en 2018-2019. La compagnie de chauffage a pour but de verdir son approvisionnement afin d’atteindre en 2022 85 % d’énergies renouvelables ou de récupération et 100 % en 2030.

En hiver, les surcapacités du pôle industriel servent à alimenter le réseau de chauffage. L’énergie produite par l’usine de tri Athnor valorise l’énergie issue de l’incinération des déchets pour alimenter le réseau de chaleur. Cette chaleur est, pourtant, peu valorisée par le réseau en été. Elle peut donc être réutilisée pour préchauffer l’eau destinée à la production de la vapeur dans le pôle industriel, lui permettant ainsi d’utiliser moins de gaz naturel et de gagner quelques degrés, selon les explications de Jérôme Gardey de Soos.

Le projet a été soutenu par l’Ademe à travers le Fonds chaleur et le système a été mis en service en 2018. Ainsi, 2 700 m de canalisations ont été construits en plus de l’installation de deux échangeurs, dont un, de 8 MW de capacité, pour les échanges en été et un autre, de 30 MW de capacité, pour les échanges hivernaux.

23 GWh/an était l’objectif de Solvay, mais en 2019, le réseau a reçu le double, soit 53,4 GWh. 25 GWh d’hydrogène ont été valorisés au total et la chaleur industrielle a couvert 6,2 % de la chaleur du réseau urbain. Du réseau vers le pôle industriel, 11 GWh ont été envoyés. Des échanges qui pourraient permettre d’éviter 2 600 tonnes d’émission de CO2, 11 tonnes de dioxyde de soufre et 500 kilos de Nox.

Related Posts