Réseaux de chaleur : la première centrale de trigénération française est héraultaise

Réseaux de chaleur : la première centrale de trigénération française est héraultaise

Depuis le 2 avril 2015, la ville de Montpellier peut s’enorgueillir d’être la toute première de France à posséder une centrale de trigénération. Depuis, elle produit, à partir du bois régional, trois énergies : de la chaleur, du froid et de l’électricité. Plus de 5 200 logements et plus d’un million de mètres carrés de bureaux, commerces et bâtiments publics, intégrés au projet urbain de l’agglomération montpellieraine, sont concernés.

Une première en France

Quartier de Port Marianne – Montpellier. Des bâtiments modernes, économes en énergie. Un tramway. Des parcs qui entourent le Lez, le fleuve local. Bref, la vitrine de ce que veut être la ville de demain : plus respectueuse de son milieu et moins consommatrice en énergie. Mais depuis le mois d’avril, Port Marianne, c’est aussi et surtout le quartier où se trouve une centrale de trigénération. Une première en France.
La trigénération, qu’est-ce que c’est ? Rappelons qu’il s’agit d’une extension du principe de la cogénération, dans laquelle un même équipement produit à la fois de la chaleur et de l’électricité. La trigénération ajoute à ce principe une production de froid grâce à un refroidisseur à absorption. Cette production peut alors alimenter différents systèmes de climatisation.

Un équipement à 15,88 millions

Depuis novembre 2008, Montpellier fait partie des 19 villes de France à avoir été labellisées Écocités. Une distinction qui a permis à la huitième ville de l’Hexagone (268 000 habitants) de bénéficier d’une enveloppe de 700 millions d’euros au titre des investissements d’avenir.
Car c’est dans ce cadre que la première centrale de trigénération a été construite. Elle a ainsi coûté 15,88 millions d’euros (dont 30 % d’aides publiques de la Caisse des dépôts). Pour matière première, les ingénieurs ont choisi le bois issu de forêts certifiées PEFC (Pan European Forest Certification, ou programme de reconnaissance des certifications forestières) et/ou de forêts dotées d’un PGS (Plan de Gestion Simplifié) locales, puisque situées au maximum à 120 km de la centrale afin de réduire les émissions engendrées par le transport. Elle devrait permettre de valoriser chaque année plus 11 700 tonnes de bois.
La centrale de Port Marianne dessert 6 quartiers et alimente plus d’un million de mètres carrés de logements, commerces, établissements scolaires, de santé et bureaux qui ont été raccordés via un réseau de canalisation enterré sous la voie publique, au réseau lié à la centrale de trigénération.

Électricité et chaleur sur place, froid décentralisé

La centrale de trigénération permet de produire de l’électricité et de l’eau chaude de manière centralisée grâce à sa chaufferie de 8,5 MW. Le froid est lui créé de manière décentralisée, via des machines à absorption à eau préalablement installées dans les immeubles raccordés.
L’électricité verte est autoconsommée pour les besoins de la centrale. En cas de surplus, elle pourrait être revendue à un fournisseur d’électricité.

Financée dans le cadre du fonds Ville de demain, cette centrale exploitée par la SERM (Société d’Équipement de la Région Montpelliéraine) devrait permettre d’éviter 6 200 tonnes d’émissions de carbone par an. Une première en France qui, si elle est couronnée de succès, pourrait appeler d’autres installations de ce type !

Source de l’image à la Une : Flickr (Vital Energi)

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