Les climatisations dégagent énormément de la chaleur en cette période de canicule. Il est donc d’une importance capitale d’y trouver des alternatives pour limiter l’effet de serre. Le campus de Paris-Saclay a trouvé une solution innovante : son réseau de chaleur et de froid qui utilise l’eau comme ressource.
Pour les villes du futur, ce système vertueux peut parfaitement servir de modèle. Au sous-sol du grand amphithéâtre de l’école d’ingénieurs, Centrale Supélec, des thermo-frigo-pompes tournent pour produire du froid afin de répondre aux besoins du réseau en eau glacée. Les chaleurs qu’elles produisent servent pour alimenter les bâtiments qui ont besoin d’eau chaude sanitaire, même en été, selon les explications du directeur de projet de ce réseau de chaleur et de froid, Nicolas Eyraud.
Le secret de ce réseau est d’utiliser l’eau puisée dans la nappe phréatique de l’Albien, à 700 mètres sous terre, naturellement à 30 °C qui est refroidie à 7 °C pour alimenter le réseau de froid. Les chaleurs produites par les pompes sont, quant à elles, récupérées pour chauffer l’eau sanitaire des appartements environnants. Les calories rejetées dans l’atmosphère sont inférieures par rapport à celles dégagées par une climatisation classique. Cela permet donc de valoriser les calories issues de la production de froid.
Les nombreux serveurs et ordinateurs des laboratoires de recherche peuvent chauffer les immeubles du campus. Pour l’heure, les bâtiments raccordés à ce réseau comptent encore par dizaines, mais l’objectif est de parvenir à en raccorder une centaine.
Ce réseau, qui utilise plus de 60 % d’énergies renouvelables, a été conçu par l’entreprise Idex. Ces réseaux innovants nécessitent l’installation en amont des centaines de mètres de tuyaux en sous-sol qui est moins facile sur un bâtiment existant que dans des villes nouvelles. Le CO2 émis par ces réseaux est 4 fois inférieur à celui émis par les centrales à gaz pour le chauffage.
À noter qu’un système similaire existe en Île-de-France et à Boulogne-Billancourt et dans les mois à venir, d’autres devraient voir le jour à Nice et à Bordeaux.