Selon le dernier rapport de la Fédération des services énergies environnement (Fedene), il y a une croissance notable des réseaux de chaleur en France. Toutefois, le rythme actuel de croissance ne permettra pas d’atteindre les objectifs nationaux fixés pour 2028. Une expansion plus soutenue est donc nécessaire pour décarboner les besoins en chauffage et refroidissement. Cette enquête annuelle, menée en partenariat avec l’association Amorce, fournit une base de données unique en Europe, supervisée par le ministère de la Transition Énergétique.
En dépit des défis, les avantages des réseaux de chaleur sont de plus en plus reconnus, ce qui se reflète par un nombre croissant de projets en cours d’étude. Les données recueillies par la Fedene montrent une progression constante de ces réseaux de chaleur pendant une décennie. D’ailleurs, le nombre de bâtiments connectés a presque doublé, de 26 100 à plus de 47 300 en dix ans. De plus, 66,5 % de la chaleur produite provient désormais des énergies renouvelables et de la récupération (EnR&R). Pour atteindre l’objectif de 80 % d’EnR&R d’ici 2035, diverses stratégies doivent être mises en œuvre, comme la sécurisation des projets de géothermie, la priorisation du bois-énergie pour une utilisation collective, et des financements supplémentaires pour connecter les sites industriels aux réseaux urbains.
Cependant, il convient de noter que malgré cette évolution positive, ces réseaux sont encore loin des objectifs fixés par l’État. Pour intensifier le mouvement, il est indispensable de continuer à augmenter le Fonds Chaleur, de mettre en place des plans de chaleur au niveau local et de densifier les réseaux en connectant davantage de bâtiments. Pour atteindre les nouveaux objectifs fixés pour 2030-2035, il faudrait connecter jusqu’à 360 000 logements par an, soit plus du double du chiffre actuel. La création de boucles d’eau chaude secondaires pour connecter des bâtiments équipés de chauffages individuels aux réseaux existants est l’une des solutions envisageables. Une telle initiative, bien qu’ambitieuse, est économiquement viable et bénéfique pour les consommateurs, avec une réduction significative des coûts de chauffage.
