La Finlande veut se débarrasser du charbon à partir de 2029

Selon un projet de loi soumis au Parlement en date du jeudi 18 octobre dernier, la Finlande veut se débarrasser du charbon à partir de 2029 pour la production de chaleur et d’électricité.

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement finnois va mettre en œuvre plusieurs mesures.

Réduire progressivement l’utilisation du charbon

D’une part, la taxe sur l’utilisation du charbon sera augmentée, tandis que le recours aux biocarburants sera favorisé.

D’autre part, des modifications seront apportées à la fiscalité pour promouvoir l’usage du gaz naturel en tant que source d’énergie dans tout le pays.

Le gouvernement a déjà présenté des projets de loi qui détermine la part des biocarburants dans les transports et le chauffage domestique.

À partir de 2021, 3 % du mazout léger utilisé pour le chauffage et les équipements de travail devrait donc être à base de biocarburant. En 2029, ce taux devrait passer à 10 %.

Dans le secteur du transport, les biocarburants doivent également couvrir 18 % de la consommation totale du pays en 2021. Ce taux devrait atteindre 30 % en 2030.

Quel sera l’impact de cette nouvelle mesure ?

Le charbon joue encore un rôle majeur dans la production de chauffage en Finlande.

En réalité, il couvre 26 % des besoins de chauffage urbain du pays. Pour Helsinki, ce taux a même atteint 60 % en 2016. Même si d’énormes tas de charbon sont encore visibles sur les quais du centre-ville d’Helsinki, la société énergétique Helen Oy a déjà annoncé que d’ici 2024, la centrale à charbon de Hanasaari, située à proximité du centre-ville, sera fermée.

La décision de se débarrasser du charbon a suscité de vives critiques, en particulier de la part de la compagnie d’électricité d’Helsinki, qui dépend encore et largement du charbon pour alimenter en chaleur son réseau chauffage urbain.

La compagnie est en faveur de l’élimination progressive de cette ressource polluante, mais elle a annoncé que le calendrier est trop serré et risque de bloquer le développement des solutions innovantes.

Pour sa part, le gouvernement a déjà reconnu que l’interdiction du charbon aurait le plus gros impact financier sur le chauffage urbain à Helsinki et dans le nord-ouest de Vaasa.

Quelles sont les alternatives au charbon ?

Janne Rauhamaki, le chef de section d’Helen Oy, a récemment été l’invité de la chaîne de télévision nationale Yle. A cette occasion, elle a déclaré que la géothermie et les petites centrales nucléaires étaient parmi les meilleures alternatives aux centrales qui utilisent encore le charbon pour produire de l’énergie.

En guise d’alternatives, une importante installation de thermopompe a déjà été installée dans le centre-ville, sous le parc Esplanade. Deux nouvelles centrales électriques, basées sur les biocarburants, seront également nécessaires pour remplacer la centrale de Hanasaari.

Bien entendu, la biomasse est une excellente alternative au charbon, mais Janne Rauhamaki s’inquiète encore de la disponibilité de cette ressource. Elle a avancé que la production nationale actuelle en biomasse risque de ne pas satisfaire la demande.

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