À la fin mars 2024, la Chine a marqué une avancée notable dans l’utilisation du nucléaire pour le chauffage urbain en connectant le réacteur à haute température HTR-PM au réseau de chaleur de la baie de Shidao, dans le Shandong. Ce réacteur, au-delà de sa capacité à générer de l’électricité, promet de couvrir les besoins en chaleur de près de 1 850 foyers. Cette initiative s’inscrit dans l’ambition chinoise d’exploiter diverses technologies nucléaires pour des applications variées, y compris le chauffage urbain, témoignant de l’engagement du pays envers la diversification énergétique et la réduction de son empreinte carbone.
Le HTR-PM illustre l’avant-garde des technologies de réacteurs avancés (AMR), également connues sous le nom de réacteurs de quatrième génération. Capable d’atteindre des températures de sortie de cœur jusqu’à 750°C, bien supérieures aux 300°C habituels des réacteurs à eau pressurisée, il ouvre de nouvelles perspectives pour le chauffage urbain et industriel décarboné, ainsi que pour la production d’hydrogène. Ces caractéristiques, alliant hautes performances et sécurité accrue, positionnent les HTR comme des candidats de choix pour répondre aux défis énergétiques contemporains et futurs.
Initiée avec le prototype HTR-10 de l’Université de Tsinghua au début des années 2000, l’évolution de cette technologie s’est concrétisée avec le HTR-PM, qui a démarré sa construction en 2012. En combinant deux unités pour une puissance totale de 250 MWth et 210 MWe, et après sa connexion au réseau électrique en 2021, son raccordement récent au réseau de chaleur symbolise une étape clé vers l’optimisation de l’utilisation de l’énergie nucléaire pour les besoins domestiques. En prévoyant une version améliorée de 600 MWth, la Chine envisage d’élargir son exploitation des HTR, soulignant son rôle de pionnier dans le développement des solutions nucléaires avancées pour une transition énergétique durable.