Béthune va recycler le grisou pour alimenter en chaleur son réseau de chauffage urbain

C’est une première réalisation du genre en France : la ville de Béthune va recycler le grisou pour alimenter en chaleur son réseau de chauffage urbain.

Ce gaz de mine va donc devenir un produit vertueux, au profit de la population. Le coût de ce projet est estimé à 11,8 millions d’euros. Il sera pris en charge par la société Dalkia.

Le grisou, un gaz polluant et responsable d’explosions mortelles

L’extraction du charbon dans le bassin minier du Pas-de-Calais a été définitivement arrêtée en 1990. Cela fait donc plus d’une vingtaine d’années qu’on ne retire plus ce combustible fossile du sous-sol.

Pourtant, le gaz de mine (grisou) qui se dégageait lors de l’extraction y est toujours présent. Le problème est que ce gaz peut impliquer des explosions mortelles de la mine, outre le fait qu’il est un puissant acteur de l’effet de serre lorsqu’il est évacué dans l’atmosphère.

Recycler le grisou pour alimenter le réseau de chaleur urbain, c’est désormais possible !

Véritable précurseur en la matière, la ville de Béthune ambitionne de recycler ce tristement célèbre gaz de mine dans le but d’alimenter son réseau urbain.

C’est la société Dalkia qu’elle a choisie pour mener à bien ce projet. À la clé : un chauffage urbain alimenté à 76 % par des énergies propres à partir de 2021, et à 88 % d’ici 2030.

Par ailleurs, cette exploitation pourra générer de l’électricité à faible coût, étant donné que le grisou n’est taxé qu’à 5 %, contre 20 % pour les combustibles habituels.

Une extension du réseau en vue

Béthune prévoit encore de procéder à une extension du réseau. Cette fois, elle vise de porter le nombre de logements desservis à 6 800, au lieu des 3 700 actuels.

Grâce à ces travaux, le réseau de chaleur alimenté au gaz de mine pourra également couvrir les établissements publics, comme les hôpitaux. Ceci, afin de permettre à la ville de réaliser des économies et donc de réduire les tarifs de certains services publics.

Bref, ce projet est donc une aubaine pour population béthunoise, dont 28 % vit sous le seuil de pauvreté.

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