Le réseau de froid de Levallois en remplacement de la climatisation

Dans la région parisienne, alors que les températures maximales atteignent près de 30 degrés, la climatisation est utilisée intensivement dans les bureaux. Cependant, ce système présente des inconvénients tels que son coût élevé, le bruit qu’il génère et sa consommation énergétique importante. Heureusement, il existe une alternative plus respectueuse de l’environnement : le réseau de froid.

À Levallois, le quartier Eiffel profite depuis dix ans d’un système de refroidissement souterrain. Contrairement aux climatiseurs traditionnels installés sur les toits ou les façades, ce réseau étendu sur 6 kilomètres alimente près de 400 000 mètres carrés de bureaux, avec une puissance de 13 mégawatts. Pour les utilisateurs, rien ne change, les locaux restent frais. Cependant, l’impact environnemental est considérablement réduit, car le réseau de froid émet très peu de CO2.

Cette alternative vertueuse à la climatisation repose sur une centrale de production de froid située sous les bâtiments de la rue Jules-Verne. Des réfrigérateurs géants maintiennent l’eau à basse température, tandis que des pompes redistribuent cette eau glacée à travers le réseau souterrain. Les systèmes de climatisation en surface ont disparu, tout se passe désormais sous terre. Ce système fonctionne grâce à l’aérothermie humide, où la chaleur dégagée par les bâtiments raccordés est captée puis transformée en froid par la centrale. D’autres approches existent, comme celle utilisée à Paris, où l’eau froide de la Seine est utilisée pour refroidir de nombreux bâtiments publics, musées et centres commerciaux. En France, seuls 35 réseaux urbains de froid sont en service.

Le projet a été initié en 2007, lorsque les employés de bureaux se sont plaints du bruit généré par les climatiseurs installés sur les toits. La municipalité a donc cherché une alternative et a trouvé la solution avec le réseau de froid. En 2009, elle a confié à Engie la gestion de ce réseau via une délégation de service public. En 2013, le réseau était opérationnel. Aujourd’hui, il alimente également le palais des sports Marcel-Cerdan, la médiathèque et un nouveau centre de loisirs. Les toits, libérés des climatiseurs, ont été végétalisés pour éviter les îlots de chaleur qui sont aggravés par la chaleur dégagée par les climatiseurs. D’ici la fin de l’année, une deuxième centrale de production sera mise en service pour alimenter le quartier Front de Seine. À terme, la mairie envisage également de raccorder les crèches et l’hôpital de Levallois au réseau de froid.

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