Hautepierre : un réseau de chaleur urbain décarboné opérationnel en 2026

Les travaux de modernisation de la centrale thermique de Hautepierre, à Strasbourg, progressent à un rythme soutenu. Les premières chaudières à bois ont été installées au début du mois d’octobre dans les nouveaux bâtiments du site, marquant une étape décisive vers la mise en service du réseau de chaleur urbain Ouest, prévue pour le printemps 2026. Ce dispositif, géré par EVOS, filiale d’ENGIE, permettra de porter la capacité de chauffage à l’équivalent de 25 000 logements, contre 14 000 actuellement, en couvrant une large part des besoins des quartiers de Hautepierre, des Poteries, de Cronenbourg et de Koenigshoffen.

Le projet s’appuie sur un modèle énergétique fondé sur la biomasse locale. Les nouvelles chaudières fonctionneront grâce à la combustion de déchets forestiers issus de forêts situées à moins de 100 kilomètres, en France et en Allemagne. Cette chaleur sera distribuée via un réseau de canalisations en circuit fermé, alimentant les foyers en eau chaude et en chauffage. Selon Matthieu Bonvoisin, président d’EVOS, la moitié de la chaleur produite proviendra de cette biomasse, tandis que l’autre moitié sera issue de pompes à chaleur utilisant l’énergie des nappes phréatiques. Afin de limiter l’impact environnemental, cinq niveaux de traitement des fumées seront installés, intégrant « les meilleures technologies disponibles », souligne Lise Damien, cheffe de projet opérationnel.

Avec un investissement total de 92 millions d’euros, dont 43 millions financés par le Fonds Chaleur de l’ADEME, cette modernisation illustre la volonté de l’Eurométropole de réduire sa dépendance au gaz. Marc Hoffsess, adjoint à la transformation écologique, rappelle que les réseaux de chaleur urbains constituent « un levier essentiel de décarbonation à prix stable sur vingt à vingt-cinq ans ». À l’horizon 2026, 25 kilomètres supplémentaires de canalisations viendront compléter le réseau, portant son extension totale à 50 kilomètres.

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