Refroidissement urbain – L’Inde, malgré l’un des plus faibles taux de consommation de refroidissement par habitant au monde, fait face à une hausse des vagues de chaleur qui menacent vies et moyens de subsistance. La demande de refroidissement, en croissance de 15 à 20 % par an, pourrait être multipliée par huit d’ici 2037-2038. Les systèmes de climatisation traditionnels, bien qu’efficaces à court terme, aggravent les émissions de gaz à effet de serre. Face à cette urgence, des solutions innovantes et durables comme le refroidissement urbain deviennent indispensables.

Le refroidissement urbain, ou District Cooling, centralise les besoins en refroidissement de plusieurs bâtiments, réduisant ainsi la consommation d’énergie jusqu’à 50 % par rapport aux méthodes classiques. Cette approche s’intègre parfaitement à la mission des villes intelligentes du gouvernement indien, qui encourage des technologies durables. Amaravati en est un exemple clé : en 2019, un contrat de 30 ans pour un système de refroidissement urbain a été attribué à une société d’Abu Dhabi, pour un investissement de 41,6 millions d’euros. Étendre ce modèle à d’autres villes pourrait favoriser une croissance urbaine durable tout en atténuant les impacts environnementaux.

De plus, des modèles économiques comme le « Cooling as a Service » (CaaS) permettent aux villes de déployer ces infrastructures sans investir de capital initial. Ce système, basé sur un tarif à deux niveaux (coûts fixes et variables), incite les prestataires à optimiser l’efficacité énergétique sur le long terme. Couplé à des solutions comme le stockage d’énergie thermique et l’utilisation d’eaux traitées pour dissiper la chaleur, le refroidissement urbain contribue à réduire les pics de consommation électrique et à limiter l’effet d’îlot de chaleur. En outre, l’intégration avec des services municipaux tels que les usines de traitement des déchets renforce l’efficacité des ressources, rendant les villes plus vivables et durables.