Une récente étude propose une méthode novatrice pour améliorer l’intégration de la chaleur fatale industrielle dans les réseaux de chauffage urbain. Ce système repose sur une coordination accrue entre les industries de procédés, sources de chaleur basale, et les centrales de cogénération, mobilisées en soutien lors des pics de demande. L’objectif est de stabiliser l’approvisionnement en chaleur tout en réduisant la dépendance aux sources d’énergie fossile, en particulier dans le secteur du bâtiment, grand consommateur énergétique.
L’étude, menée à partir d’un projet pilote en Chine, met en évidence que la qualité de récupération de la chaleur industrielle joue un rôle crucial dans la viabilité du modèle. Deux mécanismes de tarification ont été examinés : l’un régulé, l’autre orienté vers le marché. Les simulations montrent que l’introduction de subventions permettrait d’accroître la récupération de chaleur de 600 000 GJ par an (soit environ 166,7 GWh) dans un cadre réglementé, et de 420 000 GJ (environ 116,7 GWh) dans un système libéralisé. Converties en euros, les subventions optimales se chiffrent à environ 0,26 €/GJ pour une usine de production de cuivre.
Cependant, les bénéfices économiques et environnementaux engendrés par ces subventions dépendent fortement du mode de tarification. Si le cadre régulé permet une amélioration globale des gains (incluant les profits industriels et les retombées écologiques), un modèle de marché libre verrait ces aides publiques perturber les équilibres économiques et diminuer l’efficience globale du système. L’étude souligne ainsi la nécessité d’une approche différenciée selon les contextes, pour garantir à la fois la rentabilité du dispositif et son impact environnemental positif.

