Le réseau de chaleur de Toulouse qui vient d’être inauguré est le plus grand en France. En effet, ce système s’étend sur 36 kilomètres pour alimenter en chaleur l’équivalent de 15 000 logements. Une chaleur qui provient du data center de l’espace Clément Ader et d’une unité de valorisation des déchets du Mirail.
Depuis 1965, la Ville rose exploite la chaleur issue de l’incinération des déchets dans le quartier du Mirail. Une chaleur qui a permis d’alimenter un réseau de chaleur d’une longueur de 18 kilomètres situé dans les quartiers du Mirail, de Bellefontaine et de la Reynerie.
Bientôt, le quartier de Malepère sera branché au réseau de Toulouse Energie Durable ou Plaine Campus. Il s’agit d’un système, regroupant 72 kilomètres de canalisation environ, qui a été réalisé grâce à la mobilisation de quelque 400 personnes.
Selon le PDG de Dalkia, Sylvie Jéhanno, sur les 5 dernières années, ce réseau est le plus grand en France. Sachant que Toulouse Métropole a chargé cette filiale d’EDF de la conception, la réalisation ainsi que l’exploitation de ce nouveau système, et ce, pour 26 ans.
70 % du mix énergétique du réseau provient du data center de l’espace Clément Ader et du centre de valorisation des déchets du Mirail. Une chaufferie gaz, utilisée en période de grand froid et en secours en cas de problème sur le réseau, produit le reste.
Le réseau fournit 120 GWh d’électricité, dont 90 GWh issus de l’usine. L’eau chauffée à haute température (70 à 180 °C) grâce à la chaleur captée depuis l’incinérateur circule dans un réseau de canalisations enterrées sous forme de vapeur ou d’eau chaude.
En plus de produire de la chaleur, le système permet de climatiser des bureaux et distribuer de l’eau chaude sanitaire. 135 bâtiments et 18 abonnés sont raccordés à ce système. Dalkia ambitionne d’atteindre 135 abonnés, à terme.
Selon le directeur régional de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie), Michel Peyron, le raccord des clients à ce réseau constitue un avantage économique. Des études sont, d’ailleurs, réalisées par Dalkia afin de faciliter le raccordement des habitations à proximité du réseau.
Le coût total de ce projet s’élève à 60 millions d’euros. Il a été financé à hauteur de 14 millions d’euros par le fonds chaleur l’Ademe. Le réseau contribue à la lutte contre la pollution puisqu’il récupère de l’énergie, sans rejet de CO2. Il s’agit d’un plan qui vise à diminuer jusqu’à 40 % les émissions de GES du territoire, à doubler la production des EnR et de récupération et à réduire les énergies fossiles de 20 %.