Une technologie de rupture pour du gaz renouvelable

Une start-up grenobloise a mis au point une technologie de rupture de façon à pouvoir transformer le gaz polluant, issu des déchets situés dans les centres d’enfouissement, en un gaz purifié pouvant être réinjecté dans les réseaux de distribution.

Guenael Prince, Nicolas Paget et Mathieu Lefebvre sont spécialisés dans le domaine de l’ingénierie de la filière gaz. Après avoir mis, pendant plusieurs années, leurs compétences aux services d’Air Liquide, ils ont profité de leur présence chez ce dernier pour mettre au point une technologie de rupture. Il s’agit d’une solution qui a la capacité de purifier le gaz polluant émis naturellement par les déchets en fermentation, et de le réinjecter dans les réseaux de distribution après l’avoir valorisé énergétiquement.

Leur première solution, Wagabox, élaborée par le trio, a vu le jour après 10 ans de recherche et de développement. Pour obtenir Waga Energy, une contraction de WAsted et de Gas, cette solution combine 2 procédés d’épuration : la distillation cryogénique et la filtration par membrane.

Six Wagabox sont aujourd’hui implantées dans différentes décharges en France et produisent annuellement 100 GW de biométhane (l’équivalent de l’alimentation annuelle en gaz de 16 000 ménages), pour une économie de 20 000 tonnes d’émission de CO2.

Une fois nettoyé, ce gaz est directement injecté dans les infrastructures en réseaux de gaz des opérateurs gaziers comme Air Liquide, Dalkia, Engie, etc. ainsi que ceux des principaux opérateurs comme GRT, GRDF. Dans le cadre des tarifs d’achat garantis par l’État, ces opérateurs achètent le biométhane directement à Waga Energy.

Cette technologie donne un aperçu du potentiel énergétique pouvant être déployé en France à travers ce gaz vert, sachant que le territoire français compte près de 230 décharges. L’Ademe estime qu’en 2023, le potentiel de biométhane qui peut provenir des sites d’enfouissement français serait à 2,4 TW. Le déploiement des Wagabox de Waga Energy s’inscrit donc dans ces perspectives.

Waga Energy compte également développer des partenariats internationaux afin d’implanter sa technologie en Angleterre, Espagne, Irlande, Italie et en Amérique du nord.

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